Si
aujourd’hui, un événement social hyper médiatisé mérite qu’on s’y
arrête et qu’on y réfléchisse sérieusement, c’est bien la floraison
incontrôlée des attaques incendiaires contre le président du Haut
Conseil Islamique du Mali : Mahmoud DICKO, suite à une déclaration après
les attentats de l’hôtel Radisson Blu :
Nous
sommes aujourd’hui surpris, et choqués par la virulence des sorties
médiatiques incendiaires de la part de certaines grandes personnalités
et de surcroit le Procureur Général auprès de la Cour d’Appel de Bamako
contre Mahmoud Dicko, le président du HCIM suite à l’évocation d’un
verset coranique : « Sachez que tout malheur qui vous arrive est la
conséquence de vos propres erreurs.
Encore qu’Allah vous pardonne beaucoup » Sourate 42 la Consultation :
verset 30, sur une chaine de radio après les attaques terroristes du
Radisson-Blu. Depuis, c’est le haro sur le baudet dont le véritable
crime de lèse-majesté est la référence à ce verset synonyme de
l’apologie du terrorisme aux yeux de beaucoup. On est aujourd’hui en
droit de se demander au nom de quelle logique ou de quel impératif
d’urgence s’imposait de telles gestations, de telles déclarations, ou
de telles attaques.
D’abord
observons ensemble ces titrailles révélatrices : « un homme religieux
très politique », « Alioune Ifra Ndiaye répond à Mahmoud Dicko : ‘’vous
aviez dit à propos de l’attentat de Radisson que l’acte est
condamnable, mais vous ne l’avez pas condamné », « Mahmoud Dicko à
propos des actes terroristes dans le monde », « Bakary Mariko répond à
l’Imam Mahmoud Dicko : ‘’je vous accuse d’apologie du terrorisme», « le
juge met en garde l’Imam : ‘’c’est l’apologie du terrorisme’’ », «
l’Imam pris en sandwich », « halte aux pyromanes et aux hypocrites :
‘’Mahmoud Dicko a vraiment raté l’occasion de se taire », et que sais-je
encore ?
Mais
le comble, c’est lorsque le Procureur Général auprès de la Cour d’Appel
de Bamako après de sorties médiatiques hasardeuses propose comme
solution de la lutte contre le terrorisme ou le jihadisme radical, «
qu’on rase les longues barbes, le contrôle des sources de financement de
la construction et du fonctionnement de certaines mosquées dans notre
pays, et la relecture des textes régissant la création des lieux de
culte ».
Il
est regrettable aujourd’hui, qu’un responsable comme le Procureur
Général auprès de la Cour d’Appel de Bamako, homme respectable et
respecté qui peut légitimement revendiquer une posture indiscutable de
personnalité de bon conseil, capable de mettre son expérience et sa
sagesse au service de tout le Mali, ai emprunté l’option de s’installer
dans des attaques sans fondement, de surcroît, fortement personnalisées
avec une volonté manifeste de nuire, de créer la zizanies comme si le
Mali doit singer un pays limitrophe comme le Sénégal, qui emprisonne ses
leaders musulmans pour apologie du terrorisme.
N’exhumons
pas la hache de guerre. Car, le Mali actuel est dans un contexte
marqué par la volonté de l’ensemble des acteurs politiques
(majorité-opposition) et religieux de réunir les conditions d’un
dialogue fécond sur les grandes questions d’intérêt national, de
procéder à la dissémination à l’échelle nationale et internationale du
contenu de l’Accord d’Alger, il est pour le moins curieux que certains
leaders non moindre comme un Procureur Général auprès de la Cour
d’Appel, prennent parti de s’inviter dans le débat contre le Président
du HCIM en des termes aussi négatifs, ne pouvant produire comme seul
effet que de faire mal à une un homme, à la Communauté musulmane. Le
ridicule ne tue plus. Devons-nous rester bras croisé devant une telle
aberration ? Non.
C’est
pourquoi, je me trouve aujourd’hui dans l’obligation de répondre à ces
attaques directes et frontales dans le but d’apporter une modeste
contribution à l’éclairage d’une certaine compréhension non fondée
faisant croire que l’Islam et la politique sont incompatibles, que
l’islam est anti-laïcité, et de lancer un appel à toute la Communauté
Musulmane à l’union sacrée pour le triomphe de l’Islam.
Le
Mali est un état laïc. Monsieur le Procureur Général auprès de la Cour
d’Appel de Bamako, la Communauté musulmane du Mali ne s’est jamais
opposée au caractère laïc de l’état malien. Mais nous nous opposons à
une laïcité sectaire, négative et intolérante. Si la laïcité consiste à
faire en sorte que la religion dominante ne soit pas imposée à tous,
que les autres confessions puissent exister et vivre leur différence
sans partager forcement la conviction majoritaire, l’on pourra la
respecter.
Mais
le drame, c’est que le combat des tenants de la laïcité au Mali tend à
repousser la religion musulmane, à lui interdire tout espace de vie et
de mouvement. C’est là où le bât blesse, et c’est cette forme de
violence pernicieuse et masquée, ces atteintes les plus graves dont la
religion musulmane est la seule victime comme forcer quelqu’un à se
raser les barbes, que nous combattons. Vivre en laïc aujourd’hui, c’est
vivre en mettant entre parenthèse l’essentiel ; c’est-à-dire la
spiritualité, comme l’atteste cette déclaration de Jules Ferry : « la
laïcité, c’est organisé l’état sans Dieu ».
Monsieur
le Procureur Général auprès de la Cour d’Appel de Bamako, vous êtes
la grande vedette du moment à travers qui, les colonnes des journaux
et les ondes des radios (Mali et d’ailleurs) sont régulièrement
fertiles en expressions chocs, visant à chauffer les esprits et à
designer du doigt des pestiférés : la Communauté musulmane. Votre
attaque de la Communauté musulmane du Mali par cet exemple : « comme le
disait le Christ, à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à
Dieu… il faut que les religieux restent dans leur sphère » est
inapproprié.
Le
slogan, « il faut que les religieux restent dans leur sphère » n’est
utilisée au Mali que contre la religion musulmane. Sinon, le chef de
l’église catholique le Pape François, qui vient de boucler une tournée
en Afrique (Kenya, Ouganda, et la Centrafrique) cette semaine même a
été reçu partout avec les honneurs d’un chef d’état. Le Souverain
pontife accrédite des nonces apostoliques auprès des chefs d’états
étrangers, et des ambassadeurs sont accrédités auprès du Pape François
comme chef d’état. Le Vatican est un état comme la France, le Mali et
autre. Et parmi les conditions de l’existence d’un état, il faut les
trois conditions : un territoire, une population, et une autorité
politique exclusive. Cela prouve à suffisance que toute religion qui n’a
rien à voir avec la politique n’est donc pas une religion destinée aux
hommes.
En
Islam aussi, cela se justifie à travers la sourate 3 verset 104 : «
qu’à partir de vous se forme une nation appelant au bien, ordonnant le
bon usage, et en proscrivant les mauvaises ! Ceux-là sont les
récolteurs de succès ». Nous ne capitulons pas devant des déclarations
dont l’objectif recherché est de prédisposer l’opinion musulmane à
accepter des aberrations comme (il faut que les religieux restent dans
leur sphère), et à nous amener à vivre dans la peur et psychose
permanente d’apologie du terrorisme à la sénégalaise.
La
communauté musulmane du Mali ne se laissera jamais distraire par ces
attaques incendiaires, planifiées et entretenues. Quant aux détracteurs
du Président du HCIM, cette aversion viscérale éprouvée par certaines
personnalité à l’égard de la religion musulmane et de l’islam, nous leur
rassurons que notre Président Mahmoud Dicko ne serait jamais esseulé.
Il s’est basé sur des versets coraniques et des hadiss authentiques
pour justifier ses propos du genre : Sourate 30 les Romains ou les
Byzantins verset 41 « à cause de mauvaises œuvres des humains, le
désordre est apparu sur terre et sur mer.
Allah
voulait les sanctionner pour une partie de leurs agissements afin
qu’ils se repentent », et des hadiss comme : « Il n’y a point de société
où l’on commet de péchés, et où les gens capable de les réprimer se
taisent, qui ne risque de subir un châtiment général qui n’épargne
personne. Vous implorez Dieu, alors il ne vous secourra pas » Tirmizi, «
Si vous laissez la perversion s’installer parmi vous, vous connaitrez
des maux qui n’existaient pas du temps de vos prédécesseurs ».
Nous
saisissons la même opportunité pour éclairer les lanternes de Monsieur
Alioune Ifra Ndiaye, qui déclare que : « vous avez dit à propos de
l’attentat de Radisson que l’acte est condamnable, mais vous ne l’avez
pas condamné ». La première condamnation, au moment même de l’assaut
provenait du Collectif des Associations Musulmanes du Mali, ensuite du
HCIM sous la signature de Mahmoud Dicko qui a condamné fermement cette
attaque. Les archives de l’ORTM peuvent vous être d’une grande utilité
monsieur Ndiaye pour une éventuelle vérification. Votre attaque est
donc infondée.
Enfin,
l’interview accordée par Mahmoud Dicko comportait beaucoup de volets.
Mais par le jeu de l’intoxication médiatique, de l’amalgame délibéré, de
stigmatisation exacerbée, certaines personnes ont donné volontairement
et par malhonnête et par subordination, des informations tronquées où le
mensonge par omission volontaire est roi. De tous petits détails sont
grossies à outrance, et les données essentielles sont escamotées et
ostracisées.
A bon entendeur ! Salut.
Mohamed KIMBIRI
Secrétaire à la Presse et à la Communication de l’AISLAM
1er Secrétaire à l’0rganisation du Haut Conseil Islamique du Mali
Source: L'Indicateur du Renouveau
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