Daniel Tessougué à propos de la grève des
banquiers : « Ils peuvent dynamiter les banques….la procédure va
continuer et nul pouvoir n’arrêtera l’action judiciaire »
C’est, du moins, une déclaration faite hier
lundi 30 novembre par Daniel Amagoin Tessougué, Procureur Général près
la Cour d’Appel de Bamako lors de l’ouverture de la troisième et
dernière session d’assises de cette cour pour l’année 2015.
En
effet, la troisième session d’assises de la Cour d’Appel de Bamako pour
l’année 2015 s’est ouverte hier lundi 30 novembre dans les locaux de la
dite Cour. L’audience solennelle marquant la cérémonie d’ouverture de
cette session était présidée par le président de la Cour d’Appel.
C’était en présence du Procureur Général près ladite Cour, Daniel
Amagoin Tessougué et de plusieurs personnalités de la famille judicaire
dont le président de la Cour Suprême et des membres de la police
judicaire.
131 accusés dont 6 femmes à la barre
Cette
session est la dernière de l’année 2015 qui s’achève et va examiner au
total 63 dossiers criminels impliquant 131 accusés dont 6 femmes. Parmi
ces accusés, une soixantaine sont poursuivis mais pas détenus pour la
raison évidente qu’ils présentent des garanties de représentativité. A
l’instar des autres sessions, cette session présente également les
diverses infractions criminelles avec en tête, les crimes de sang qui
concernent 19 dossiers composés d’assassinats, de coups mortels, de
meurtres, d’infanticides et d’empoisonnements. Ce sont 13 dossiers qui
concernent des infractions connues sous le label de crimes contre les
biens, 13 autres dossiers concernent des faits d’atteinte contre les
mœurs (viol, pédophilie…). Quant aux crimes organisés (association de
malfaiteurs, trafic international de drogue, entre autres), ils
s’élèvent à 12 dossiers. Il y a trois (3) dossiers sur les intérêts
civils et 2 sur l’avortement et la désertion.
Dans
son réquisitoire, le Procureur Général Daniel Tessougué a indiqué que
les décisions de justice peuvent être imparfaites et que la prétendue
toute puissante du juge n’existe pas. C’est pourquoi soulignera-t-il,
c’est en cela que le législateur a créé des voies de recours, qui sont
ordinaires et extraordinaires et qui sont à la disposition des
justiciables. Revenant sur la récente fronde des banquiers, le procureur
général dira que le dossier contre lequel ils sont allés en grève n’a
rien de scandaleux.
«
Soyons raisonnables car les Maliens doivent montrer une capacité de
transcender des difficultés mineures en se parlant franchement et non
pas par des menaces qui n’intimident personne. Ils peuvent dynamiter les
banques. Ils rendront compte des désagréments causés aux clients…. La
procédure va continuer et nul pouvoir n’arrêtera l’action judiciaire »,
a-t-il poursuivi.
Rappelons
que la Cour d’Assises est une juridiction populaire non permanente dont
la particularité réside dans sa composition avec des magistrats
professionnels et des citoyens ordinaires appelés jurés. Elle est
compétente en matière pénale, pour les infractions les plus graves. La
Cour d’Assises est habilitée à prononcer plusieurs types de sanctions
telles que la peine d’emprisonnement, l’amende ou des peines
complémentaires comme l’interdiction d’exercer, l’interdiction de
séjour, etc.
Daniel Kouriba
Source: Tjikan
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