L’élan du Mali a été coupé net un certain mardi 19
novembre 1968. Nous avons peut-être par naïveté cru que la crise des régions du
Nord allait faire du président IBK, le pilier de tout un peuple. Des gens ayant
côtoyé IBK nous avaient prévenus qu’il ne serait pas à la hauteur, nous
n’avions pas voulu croire en dépit de plusieurs anecdotes. Face à l’évidence,
reconnaissons-le, nous nous sommes trompés.
Les Maliens se sont trompés et ont été trompés. Le mal
malien est profond. C’est du côté de la justice que se situe l’ossature
du problème malien. Comme l’a si bien dit une grande dame : «La justice
malienne est indépendante de tout sauf de l’argent sale». Or, pour nettoyer
cette justice, des mesures s’imposent comme par exemple : faire échapper
aux juges actuels le recrutement des futurs juges. La radiation pure et simple
de certains magistrats. La mise à la retraite d’office d’autres. Les grands
discours de la rentrée solennelle des cours et tribunaux sont déjà oubliés.
Malheureusement pour le renouveau du Mali, un pouvoir politique abjectement
corrompu, sournoisement malhonnête, profondément apatride, inconséquemment
léger où les postes à responsabilité se vendent, on ne peut rien.
La liste des mauvais exemples en vrac
Zoumana Mory Coulibaly, voilà un douanier parti de
rien qui n’a pas hérité en nom propre d’un poulailler à Yangasso. Fonctionnaire
de son état. Milliardaire. Il n’avait rien à voir avec IBK et le RPM. Une fois
IBK élu, à la vitesse de croisière, il a fait adhérer au RPM des obligés députés.
Une cérémonie fut organisée pour ces adhésions de la honte. En guise de
récompense, Zoumana Mory est balancé directeur de l’Office national des
produits pétroliers. Bonjour l’honnêteté et la probité.
Idrissa Haidara, ancien PDG du PMU-Mali. Voilà un ami d’IBK
qu’on a fait fuir pour venir se blottir en France. Aucune demande
d’extradition, aucune plainte contre lui en France. Il attendra qu’on fasse
disparaître les preuves contre lui. Il intentera ensuite un projet contre
l’État qu’un avocat du régime et des juges corrompus lui permettront de gagner
à coup sûr. Espérons en France qu’il ne soit désigné par le régime IBK ministre
conseiller à l’ambassade ou nouveau consul général. Après tout, au Mali, tout
est possible.
Almansour Haidara, ce fils de Baba Hakim Haidara a eu
le temps de fuir pour le Canada. Il lui est reproché d’avoir pris de l’argent
qui ne lui appartient pas à l’Agence pour la promotion des investissements.
Aucune demande d’extradition, aucune volonté politique pour faire entrer le
Mali dans ses droits. Le Canada est un pays sérieux, si le Mali se bouge,
Almansour Haidara aura chaud. Si les Maliens du Canada se bougent, Almansour
Haidara aura très chaud. Cher professeur Boniface Diarra, ancien de l’UNEEM,
nous vous informons et nous vous appelons à un sursaut de patriotisme. Faites
quelque chose pour votre patrie, cher Boniface Diarra, professeur d’université
malien au Canada. Cette lutte vaut la peine d’être menée. Son père, Baba Hakim
Haidara, le médiateur de la République fera le 10 décembre prochain à
l’occasion de la journée de l’Espace d’Interpellation Démocratique encore des
recommandations à nos cadres. Qui va sérieusement écouter notre vieux retraité
qui n’a pas su et pu mettre sur les rails son propre fils ? C’est cru,
c’est très dur, mais c’est incontestable.
Le fils de l’ami d’IBK, le vieux retraité malade
ambassadeur du Mali en France, Tidiani Diarra, et ses copains ont tous obtenu
leur non-lieu suite à l’affaire de la Banque Régionale de Solidarité. Sina
Damba vient d’obtenir sa liberté provisoire, elle ne pouvait pas ne pas
l’obtenir. Elle a les poches pleines. Au Mali, les libertés provisoires sont
toujours définitives. Un «mis en cause» distribue un peu de magot et on fait
disparaître son dossier. Mamadou Coulibaly, frère du porte-galon, général sur
papier, sans jamais connaître les fronts, Moussa Sinko Coulibaly, vient aussi
de piocher dans la caisse publique. En attendant quelques semaines avant d’être
définitivement tranquille, les autorités font semblant de le «cuisiner».
De plus en plus de ministres anciens et actuels avec
l’argent volé au peuple installent leur famille en Occident. Ce qu’ils
oublient, c’est que beaucoup de leurs rejetons finissent à ne pouvoir payer les
taxes foncières et les taxes d’habitation et deviennent des toxicomanes. Dieu
est aussi le Dieu du peuple.
Les rapports du vérificateur général, depuis
l’avènement d’IBK, ne sont plus lus. IBK et ses amis ont même tenté de fermer
le bureau du Végal. Les juges qui avaient été inquiétés au début du mandat
d’IBK sont presque tous remis en selle. Entre-temps, les membres de la famille
d’abord comme pour se moquer de la misère du peuple sont à Paris, matin, midi
et soir, dans les grands palaces. La femme du trop théâtral Mamadou Igor
Diarra, Nana Keita et ses enfants se la coulent douce au Canada. Les enfants
des autres Maliens vivent l’insécurité et les classes surchargées au Mali.
Notre peuple continue sa misère.
IBK, lui, en dépit de la lettre, de l’esprit et de la
pratique constitutionnels, est incapable de déclarer publiquement ses biens.
Boubacar SOW
boubacarsow@hotmail.fr
source : Le Reporter
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