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jeudi 10 décembre 2015

Gouvernance : le grand bazar du laisser-faire



L’élan du Mali a été coupé net un certain mardi 19 novembre 1968. Nous avons peut-être par naïveté cru que la crise des régions du Nord allait faire du président IBK, le pilier de tout un peuple. Des gens ayant côtoyé IBK nous avaient prévenus qu’il ne serait pas à la hauteur, nous n’avions pas voulu croire en dépit de plusieurs anecdotes. Face à l’évidence, reconnaissons-le, nous nous sommes trompés.

Les Maliens se sont trompés et ont été trompés. Le mal malien est profond.  C’est du côté de la justice que se situe l’ossature du problème malien. Comme l’a si bien dit une grande dame : «La justice malienne est indépendante de tout sauf de l’argent sale». Or, pour nettoyer cette justice, des mesures s’imposent comme  par exemple : faire échapper aux juges actuels le recrutement des futurs juges. La radiation pure et simple de certains magistrats. La mise à la retraite d’office d’autres. Les grands discours de la rentrée solennelle des cours et tribunaux sont déjà oubliés. Malheureusement pour le renouveau du Mali, un pouvoir politique abjectement corrompu, sournoisement malhonnête, profondément apatride, inconséquemment léger où les postes à responsabilité se vendent, on ne peut rien.

La liste des mauvais exemples en vrac

Zoumana Mory Coulibaly, voilà un douanier parti de rien qui n’a pas hérité en nom propre d’un poulailler à Yangasso. Fonctionnaire de son état. Milliardaire. Il n’avait rien à voir avec IBK et le RPM. Une fois IBK élu, à la vitesse de croisière, il a fait adhérer au RPM des obligés députés. Une cérémonie fut organisée pour ces adhésions de la honte. En guise de récompense, Zoumana Mory  est balancé directeur de l’Office national des produits pétroliers. Bonjour l’honnêteté et la probité.

Idrissa Haidara, ancien PDG du PMU-Mali. Voilà un ami d’IBK qu’on a fait fuir pour venir se blottir en France. Aucune demande d’extradition, aucune plainte contre lui en France. Il attendra qu’on fasse disparaître les preuves contre lui. Il intentera ensuite un projet contre l’État qu’un avocat du régime et des juges corrompus lui permettront de gagner à coup sûr. Espérons en France qu’il ne soit désigné par le régime IBK ministre conseiller à l’ambassade ou nouveau consul général. Après tout, au Mali, tout est possible.

Almansour Haidara, ce fils de Baba Hakim Haidara a eu le temps de fuir pour le Canada. Il lui est reproché d’avoir pris de l’argent qui ne lui appartient pas à l’Agence pour la promotion des investissements. Aucune demande d’extradition, aucune volonté politique pour faire entrer le Mali dans ses droits. Le Canada est un pays sérieux, si le Mali se bouge, Almansour Haidara aura chaud. Si les Maliens du Canada se bougent, Almansour Haidara aura très chaud. Cher professeur Boniface Diarra, ancien de l’UNEEM, nous vous informons et nous vous appelons à un sursaut de patriotisme. Faites quelque chose pour votre patrie, cher Boniface Diarra, professeur d’université malien au Canada. Cette lutte vaut la peine d’être menée. Son père, Baba Hakim Haidara, le médiateur de la République fera le 10 décembre prochain à l’occasion de la journée de l’Espace d’Interpellation Démocratique encore des recommandations à nos cadres. Qui va sérieusement écouter notre vieux retraité qui n’a pas su et pu mettre sur les rails son propre fils ? C’est cru, c’est très dur, mais c’est incontestable.

Le fils de l’ami d’IBK, le vieux retraité malade ambassadeur du Mali en France, Tidiani Diarra, et ses copains ont tous obtenu leur non-lieu suite à l’affaire de la Banque Régionale de Solidarité. Sina Damba vient d’obtenir sa liberté provisoire, elle ne pouvait pas ne pas l’obtenir. Elle a les poches pleines. Au Mali, les libertés provisoires sont toujours définitives. Un «mis en cause» distribue un peu de magot et on fait disparaître son dossier. Mamadou Coulibaly, frère du porte-galon, général sur papier, sans jamais connaître les fronts, Moussa Sinko Coulibaly, vient aussi de piocher dans la caisse publique. En attendant quelques semaines avant d’être définitivement tranquille, les autorités font semblant de le «cuisiner».
De plus en plus de ministres anciens et actuels avec l’argent volé au peuple installent leur famille en Occident. Ce qu’ils oublient, c’est que beaucoup de leurs rejetons finissent à ne pouvoir payer les taxes foncières et les taxes d’habitation et deviennent des toxicomanes. Dieu est aussi le Dieu du peuple.

Les rapports du vérificateur général, depuis l’avènement d’IBK, ne sont plus lus. IBK et ses amis ont même tenté de fermer le bureau du Végal. Les juges qui avaient été inquiétés au début du mandat d’IBK sont presque tous remis en selle. Entre-temps, les membres de la famille d’abord comme pour se moquer de la misère du peuple sont à Paris, matin, midi et soir, dans les grands palaces. La femme du trop théâtral Mamadou Igor Diarra, Nana Keita et ses enfants se la coulent douce au Canada. Les enfants des autres Maliens vivent l’insécurité et les classes surchargées au Mali. Notre peuple continue sa misère.

IBK, lui, en dépit de la lettre, de l’esprit et de la pratique constitutionnels, est incapable de déclarer publiquement ses biens.

Boubacar SOW
boubacarsow@hotmail.fr
source : Le Reporter

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