Le général Amadou Haya Sanogo était
l’objet d’un mandat d’amener émis par la justice Malienne. II refusait de
répondre à la convocation, se référant à un quelconque statut d’ancien chef
d’état. Ce matin, c’est un groupe de militaires lourdement armés qui l’a
interpellé chez lui à la base.
Le
général Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d’Etat du 22 mars 2012, a été
conduit manu-militari devant le juge d’instruction Yaya Karembé, juge d’instruction
de la Commune III, à l’école de gendarmerie de Faladié sur la route de Sénou.
Il a été inculpé de meurtres et assassinats et écroué, selon l'AFP de source
judiciaire.
Les
militaires ont d’abord bouclé la zone avant de le faire sortir de sa demeure.
Depuis
un certain temps, la justice malienne voulait entendre le capitaine devenu
général Amadou Haya Sanogo, chef de l’ex-junte, par rapport à deux évènements
tragiques que notre pays a connus : le contre-coup d’Etat du 30 avril au
1er mai 2012 et la mutinerie de Kati du 30 septembre 2013. Il a refusé de
répondre aux différents appels, ce qui a mis le gouvernement dans une position
de faiblesse et d’embarras aux yeux de la communauté internationale.
Après
le contre-coup d’Etat, plusieurs bérets rouges ont été tués alors qu’une
vingtaine est toujours portée disparue. Quant à la mutinerie du 30 septembre
2013, ce sont plusieurs cadavres de militaires qui ont été découverts alors que
certains comme le colonel Youssouf Traoré sont toujours introuvables. Le
général reste le suspect numéro un.
C’est pourquoi la justice veut savoir sa
version des faits. Il n’est pas seul, 16 autres militaires sont soupçonnés
d’avoir joué un rôle décisif dans les massacres qui ont suivi ces deux
évènements. Tous les autres avaient été entendus sauf le général Sanogo qui
refusait toujours de se présenter devant la justice.
La
question que se pose bon nombre de citoyens est de savoir si le gouvernement
contrôle bien la situation sécuritaire du pays pour entamer une telle procédure
contre l’auteur du coup d’état le plus improvisé de l’histoire du Mali.
Nul
n’est au-dessus de la loi, mais il est impératif de savoir choisir le moment
des évènements de ce genre dans un pays en guerre depuis plusieurs années.
Le
nord reste une priorité nationale, quant au cas de Sanogo, selon M. Dembélé Administrateur civil: « nul n’est
au-dessus de la loi ; certes, mais le moment n'est-il pas mal choisi ? Sauf
si le gouvernement est sous une pression internationale; dans ce cas, il faut
encore prier pour la stabilité dans le pays ».
Djibril
Elhassane Traoré
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire