Certains leaders religieux musulmans au Mali n’arrivent toujours
pas à comprendre que la politique est l’affaire de tous dans la cité. Pourtant,
il leur suffit de revoir les écrits sur la vie du Prophète Mohamed pour
comprendre que la meilleure porte de sortie pour les musulmans au Mali est de
rentrer par celle de la démocratie. Soit un leader religieux se présente ou il
présente un candidat pour qui les musulmans doivent se fier.
Faire
de la politique, « c’est s’impliquer dans la gestion des affaires
quotidiennes ». Il n’y a rien de spécial, rien de compliqué dans la
politique; Tout citoyen a droit à faire la politique et précisément les
dirigeants d’organisations religieuses. Pour la simple raison qu’ils sont
écoutés, honnêtes, justes et majoritaires.
Mais,
au Mali, les politiciens remuent ciels et terres pour diviser les musulmans afin
de régner. Quand les musulmans parviennent à s’entendre, cela « va
faire mal » aux politiciens. Pourtant, il faut leurs implications dans
la gestion du quotidien.
La
démocratie, nous a toujours été enseignée comme étant le pouvoir du peuple, par
le peuple, et pour le peuple. Qui représente le peuple ? C’est la
majorité. Au Mali, les musulmans constituent la majorité de la population avec
plus de 95%. Cela est une chance à saisir chers dirigeants musulmans. Dans un
pays démocratique, c’est la majorité qui domine sur la minorité.
Le
prophète Mohamed (PSL) lui-même qui est notre exemple a du quitté sa terre
natale pour la simple raison qu’il n’avait aucun moyen en ressources humaines
pour rester à la Mecque. Il lui a fallu se préparer ailleurs et revenir après
en force pour enseigner la voix de Dieu CHEZ LUI à la Mecque.
Pourquoi le prophète a t-il quitté la Mecque ?
Le
prophète Paix et Salut sur lui (PSL) a quitté sa patrie pour Médine sous
la contrainte des ennemies farouches qui voulaient coute que coute mettre fin à
sa vie et anéantir la jeune religion encore embryonnaire. Nous apprenons que
c’est quand les Mecquois intensifièrent leur répression contre les musulmans,
Qu’Allah ordonna à ceux-ci d’émigrer pour s’installer sur une terre où ils leur
seraient possible de pratiquer la religion d’Allah, le Très Haut. Allah
choisit pour eux Médine, comme lieu d’asile.
Il
faut reconnaitre que le prophète n’avait d’autre choix que de quitter la Mecque
puisqu’il n’avait ni les moyens matériels ni financiers pour faire face à ses
détracteurs Mecquois. Le 16 juillet 622, selon la tradition fixée bien plus
tard par le calife Oumar, à la tête d’une poignée d'hommes le prophète s'enfuit
de la cité de La Mecque en compagnie de son ami fidèle Abou Bakhar, pour
Médine. Leur départ de La Mecque se déroule sous le sceau du secret. Il est
désigné en arabe par le mot hijra (en français, Hégire) qui
signifie émigration. N’oublions pas que les Mecquois avaient déjà
planifié de le tuer la nuit où il a fui. Il est donc parti faute de moyens.
Comment
le prophète a-t-il reconquit la Mecque ?
Les
données ont changé au moment où il a eu cette force dont il avait besoin pour
dominer la Mecque. Pendant ce temps en Arabie, la force de l'Islam croissait
rapidement. Le Prophète Muhammad décida de marcher sur la Mecque avec une
armée forte d'environ dix mille hommes. Ce qui se passa alors fut un fait
remarquable sans précédent dans l'histoire des conquêtes religieuses. Le
Prophète s'empara de la ville sans qu'une goutte de sang ne soit pratiquement
versée. Il passa la porte de la ville sur son chameau, la tête baissée en signe
d'humilité, tandis que tous ses ennemis le regardaient.
À leur grand étonnement, il pardonna à tous ceux qui furent les plus grands ennemis de l'Islam et annonça une amnistie générale. Ce fut le Jour de la Victoire et le dernier chapitre de la vie du Prophète allait commencer.
À leur grand étonnement, il pardonna à tous ceux qui furent les plus grands ennemis de l'Islam et annonça une amnistie générale. Ce fut le Jour de la Victoire et le dernier chapitre de la vie du Prophète allait commencer.
Les
enseignements que nous tirons de ces deux voyages, aller et retour, est que le
musulman doit se préparer pour faire face aux obstacles qui l’empêchent de bien
pratiquer sa religion et aussi de passer par la voix pacifique pour passer son
message de paix comme l’a fait le prophète lors de son retour à la Mecque.
De
cette même manière, les musulmans du Mali ont le devoir d’utiliser la masse
populaire musulmane, pour véhiculer et pratiquer les enseignements du Prophète
Mohamed. Cela est bien possible par la voix des urnes, sans discrimination,
mais juste en votant pour un candidat musulmans ou un leader religieux,
pourquoi pas ?
Selon
Moctar Traoré, un Imam « Je pense aussi que oui, La politique, c'est l’art
de la gestion des affaires quotidiennes. Nous savons tous que le religieux a
bien le droit de voter. Voter c'est aussi faire la politique ; car, tu dis
oui à un candidat et tu dis non à un autre candidat avec des raisons. En
votant, tu participes à la prise de décision de ton pays. Tu joues ton rôle de
citoyenneté comme le candidat qui s'est présenté pour concrétiser ton vote à sa
faveur. Tous les deux, aussi bien le candidat que l’électeur, font tous la
politique. Si les musulmans désignent un candidat, c'est leur droit le plus
absolu en tant que citoyens. Désigner un candidat c'est déjà voter, ils ont ce
droit. Le musulman ou le leader musulman ne doit pas mentir, voler ou tuer pour
se faire élire ou élire quelqu'un d'autre. Cela est bien valable aussi bien
pour le candidat que pour le leader religieux. On est tous pareille devant
Dieu, la religion, c'est la foi pas le chapelet ni la barbe ou l'écharpe. C'est
la seule différence apparente entre un candidat d'un parti politique et un
leader religieux. Le candidat porte en général une veste et une cravate avec
des verres, mais le religieux aime garder sa barbe, son chapelet et son
écharpe, pourtant tous pris dans la même mosquée devant le même Dieu ».
Si
le Prophète des musulmans est revenu reconquérir sa terre natale après avoir eu
les moyens matériels et financiers, qu’attend donc ceux du Mali pour monter à
Koulouba par la voix des urnes ? « Pas de consigne de vote »,
selon les responsables du Haut Conseil Islamique du Mali. C’est regrettable de
leur part, car un guide musulman a toujours des consignes pour ses frères, ne
serait-ce que de les indiquer le bon candidat à élire. En tout cas, le Cherif
de Nioro est clair, « que tous les musulmans votent pour IBK ».
Djibril Elhassane Traoré
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