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dimanche 26 septembre 2021

Pourquoi le Mali est toujours en retard?

Une question qui paraît simple mais complexe. Monsieur Harouna Niang, ancien ministre de l'industrie, du commerce de la promotion des investissements nous donne ses réponses.

Si on vous dit combien nous dépensons dans les infrastructures routières et comment tout cet argent ne reste presque pas au pays vous comprendrez pourquoi nous sommes toujours pauvres.

C’est toute la stratégie d’investissements dans les infrastructures que le Mali doit revoir en vue de faire des dépenses publiques un levier de notre développement.

Combien de contenu local ces dépenses doivent gérer serait la première question à se poser.

Normalement les grands travaux dans un pays doivent nécessairement conduire au moins à un transfert de savoir-faire et d’expérience professionnelle aux nationaux.

Les politiques nationales doivent s’assurer que chaque projet se traduit par une accumulation de connaissances et d’expérience au niveau local.

L’absence de bancs d’essais, de laboratoires et de stages pratiques sur le terrain font que beaucoup de sortants de nos universités et grandes écoles n’ont que des connaissances souvent trop théoriques et peu de pratiques.

Pour être opérationnel sur le terrain il leur faut assez souvent une formation technique et professionnelle complémentaire.

Croyez-moi beaucoup de chefs d’entreprises se plaignent de l’absence de cadres qualifiés dans les domaines techniques.

Cela ne doit pas être une fatalité. Il faut en prendre conscience et œuvrer à corriger ces lacunes mêmes si cela peut demander une période de temps pour avoir la masse critique.

L’existence de ces types de processus d’accumulation de savoirs et d’expérience dans un pays est le meilleur signe que ce pays est sur la bonne direction. L’accumulation de connaissances surtout pratiques est la pépinière de l’entrepreneuriat, de l’innovation et de la créativité d’un pays.

J’avais commencé un projet de création d’un réseau de centre de formation technique et professionnelle au niveau de la Chambre de Commerce et d’industrie du Mali.

Ce réseau pourrait couvrir toutes les régions du Mali en tenant compte des atouts de chacune d’elles. Ce qui permet de mutualiser les efforts des entreprises maliennes, en augmentant leur productivité et en améliorant leur compétitivité y compris au plan international.

Actuellement toutes nos entreprises performantes vous diront qu’elles dépensent beaucoup d’argent dans la formation. À défaut de cela elles sont obligées de recruter des étrangers pour rester compétitives.

Le développement des NTICS permet de réduire le coût de ces formations car les centres pourront alterner les formations en ligne avec des formations en présentiel selon le besoin.

H. Niang

 


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