Une question qui paraît simple mais complexe. Monsieur Harouna Niang, ancien ministre de l'industrie, du commerce de la promotion des investissements nous donne ses réponses.
Si on vous dit combien
nous dépensons dans les infrastructures routières et comment tout cet argent ne
reste presque pas au pays vous comprendrez pourquoi nous sommes toujours
pauvres.
C’est toute la stratégie
d’investissements dans les infrastructures que le Mali doit revoir en vue de
faire des dépenses publiques un levier de notre développement.
Combien de contenu local
ces dépenses doivent gérer serait la première question à se poser.
Normalement les grands
travaux dans un pays doivent nécessairement conduire au moins à un transfert de
savoir-faire et d’expérience professionnelle aux nationaux.
Les politiques nationales
doivent s’assurer que chaque projet se traduit par une accumulation de
connaissances et d’expérience au niveau local.
L’absence de bancs d’essais,
de laboratoires et de stages pratiques sur le terrain font que beaucoup de
sortants de nos universités et grandes écoles n’ont que des connaissances
souvent trop théoriques et peu de pratiques.
Pour être opérationnel sur
le terrain il leur faut assez souvent une formation technique et
professionnelle complémentaire.
Croyez-moi beaucoup de
chefs d’entreprises se plaignent de l’absence de cadres qualifiés dans les
domaines techniques.
Cela ne doit pas être une
fatalité. Il faut en prendre conscience et œuvrer à corriger ces lacunes mêmes
si cela peut demander une période de temps pour avoir la masse critique.
L’existence de ces types
de processus d’accumulation de savoirs et d’expérience dans un pays est le
meilleur signe que ce pays est sur la bonne direction. L’accumulation de
connaissances surtout pratiques est la pépinière de l’entrepreneuriat, de
l’innovation et de la créativité d’un pays.
J’avais commencé un projet
de création d’un réseau de centre de formation technique et professionnelle au
niveau de la Chambre de Commerce et d’industrie du Mali.
Ce réseau pourrait couvrir
toutes les régions du Mali en tenant compte des atouts de chacune d’elles. Ce
qui permet de mutualiser les efforts des entreprises maliennes, en augmentant
leur productivité et en améliorant leur compétitivité y compris au plan
international.
Actuellement toutes nos
entreprises performantes vous diront qu’elles dépensent beaucoup d’argent dans
la formation. À défaut de cela elles sont obligées de recruter des étrangers
pour rester compétitives.
Le développement des NTICS
permet de réduire le coût de ces formations car les centres pourront alterner
les formations en ligne avec des formations en présentiel selon le besoin.
H. Niang
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