Un président élu avec 77,61 % des voix, c’était
du jamais vu au Mali. Certains ont voté pour la première fois afin que le
slogan de campagne « le Mali d’abord » d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK)
devienne réalité. Mais, à la date d’aujourd’hui 04 Septembre 2014, juste un an
après son élection, le bilan est, franchement parlant, catastrophique.
Ibk
d’hier, c’est le musulman ferme, l’homme de la situation, l’homme de parole le (« kankeletigui »)
etc ; mais, aujourd’hui, les gens doutent sur sa volonté et sa capacité de
mener le bateau du Mali à bon port. En réalité, l’espoir s’évanouit de jour en
jour.
Après
son élection, « le Mali d’abord » se transforme en « ma famille
d’abord » avec son fils Karim élu député et le beau père de ce dernier élu
président à l’assemblée Nationale. Ensuite l’achat d’un avion, des voitures de
luxes à des coûts de milliards, le démarrage des chantiers inopportuns sur « financement
publics».
Pendant
ce temps, la majorité de la population électeurs maliens cherche à manger. Les prix
des denrées alimentaires ne changent pas et grimpent au fur et à mesure. L’insécurité
règne partout au Mali. Une seule question que tout le Monde se pose est :
Que fait le Président ?
Le
Président et son gouvernement décident d’agir en relevant un défi :
séjourner à Kidal sans l’aval de personne y compris La France. Après avoir fait
l’annonce partout, le Premier ministre Moussa Mara se rend à Kidal le 17 Mai 2014.
Cette
date reste celle du désespoir total des Maliens. Ce fut celle du massacre des préfets,
sous-préfets, administrateurs civils. Ils avaient été pris en otage au
Gouvernorat de Kidal par le MNLA, qui les avait déclaré comme prisonniers de
guerre. Cela transforme le Mali, aux yeux du
Monde, en un pays sans armée.
Après
cette défaite cuisante, le premier Ministre invite les Maliens à la revanche :
« Le Mali est en guerre », la phrase qui a provoqué le deuxième round
entre le mnla et le Mali le 21 Mai 2014. Le premier ministre rassure en
soutenant qu’avec les armes dont nous disposons, nous pouvons faire de Kidal ce
que nous voulons.
Ce
fut catastrophique, cette fois-ci c’est le sauve-qui-peut côté Malien le 21 Mai
2014 toujours à Kidal. Le mnla et alliés djihadistes occupent désormais le camp
libéré par les militaires Maliens et d’autres villes du nord en plus de Kidal. Le
bilan est lourd, des dizaines de morts, des pertes d’armements lourds, des militaires
maliens se font encore prisonniers, c’est l’humiliation de trop.
Après
cette humiliation, le premier ministre enfonce le clou en déclarant publiquement
que le gouvernement n’avait pas donné l’ordre d’attaquer la ville de Kidal. Le
Ministre de la défense Soumeylou Boubeye Maiga finit par abandonner la course. Désormais,
seule la négociation avec les rebelles -maitres de Kidal- reste la seule
solution pour le Mali.
Les
Maliens sont déçus de leur choix. Pendant ce temps, la négociation avec les
rebelles continue à Alger, mais sans aucun espoir pour le Mali, car tout tourne
autour de l’indépendance de l’azawad. IBK pourra t-il retourner cette situation
en sa faveur? missions d’hercules.
Djibril Elhassane Traoré